La Pierre du Diable

de Lécluse

Sur la route d’Etaing, près de Douai se trouve le Menhir de Lécluse, aussi appelé la Pierre du Diable.

L’histoire raconte que la grange d’un paysan avait été détruite dans un grand incendie. C’était la période des moissons. Impossible de mettre à l’abri sa récolte alors que le ciel semblait tourner à la pluie. Le paysan était désemparé. Recroquevillé sur une souche d’arbre il se lamentait : Comment allait-il pouvoir sauver le fruit de son travail ? Comment allait-il nourrir sa famille ?

Le ciel s’obscurcissait de plus en plus, et les premières gouttent commencèrent à tomber.

C’est alors qu’un homme vêtu de noir se présenta à lui. Il lui proposa de lui reconstruire sa grange.

Le paysan se lamenta encore un peu plus : A quoi bon. Le temps que la grange soit construite, la pluie aurait anéantie la récolte…

L’homme en noir lui promit qu’avec ses hommes, il reconstruirait le bâtiment dans la nuit, avant que le coq ne chante, et qu’au petit matin sa récolte serait sauvée. En échange de son service, il demanda son âme.

Le paysan comprit alors qu’il était face au Diable, mais désemparé et devant mettre sa famille à l’abri, il accepta l’offre.

Satan sorti un parchemin de sa cape et le paysan signa le contrat de son sang.

Dans la nuit, le Diable et un groupe de diablotins se mirent à reconstruire la grange dans un silence absolue.

Le fermier informa sa femme qu’il avait dû pactiser avec le Diable pour la sauver elle et son fils. Horrifiée et refusant d’accepter ce sort, sa femme conçut un plan. Afin de faire échouer Satan dans sa mission et rompre le contrat, elle prit une torche et s’approcha du poulailler pour faire chanter le coq bien avant la fin de la nuit.

Surpris l’animal se mit à chanter à vive-voix.

Le Diable comprit qu’il s’était fait berner. Dans un élan de colère, il prit la dernière pierre qui devait être posée et la jeta, enragé.

La pierre se planta au milieu d’un champ où elle se trouve encore, portant les traces des griffes du Diable.